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Changements sur "Le poids des pensions de retraites sur les dépenses publiques"
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- Alors que le déficit public du pays ne cesse de se creuser, les chiffres nous apprennent que plus du quart de la dépense publique est consacré au paiement des retraites. Ce budget représente 40 % des prestations sociales et près de 14 % du PIB.\n\nEn effet, nous combinons en France les pensions les plus généreuses avec les retraites les plus longues. Pour égaliser le taux de récupération des cotisations sociales entre générations, les retraites du baby boom devraient représenter 75% des pensions versées, ce qui les aligneraient avec les générations précédentes et les projections pour les générations suivantes.\n\nAlors que la logique normale du cycle de vie voudrait que les retraites consomment l'épargne accumulée durant leur vie active, ils ont en réalité un taux d'épargne plus élevé que les actifs. C'est une aberration et montre que cette dépense n'est, non seulement pas justifiée par les cotisations qu'ils ont payées, mais de surcroît qu'ils n'en ont même pas l'usage.\n\nSeconde aberration : les générations parties à la retraite dans les années 2010 l'ont fait quatre ans avant leurs parents (malgré une espérance de vie nettement plus longue) et quatre ans avant leurs enfants (en l'absence de nouvelle réforme). Pourtant, leur niveau de vie relatif à la retraite est 25 % plus élevé que leurs parents, et 25 % plus élevé que ce qui est promis à leurs enfants. \nD'ailleurs, la France est le seul pays du monde où les retraités ont un niveau de vie supérieur à celui des actifs.\n\nCe système n'est ni juste ni sain : les actifs ne devraient pas avoir à compter sur l'héritage et il serait préférable qu'ils puissent s'aider eux-mêmes en travaillant davantage ou en se formant, chose difficile tant les fruits de ces efforts sont absorbés par les cotisations sociales.\n\nDans le contexte budgétaire que nous connaissons, les pensions de retraite constituent l'angle mort du débat sur les finances publiques. Le niveau historique de la dette publique, héritage des déficits cumulés chaque année depuis 1974 et transmise aux générations futures, exige aussi une participation financière des générations qui l'ont contractée. \n\nLe besoin de croissance économique et le souci d'un partage équitable des efforts demandés à la nation requièrent donc une contribution des générations retraitées et un allègement de la fiscalité pesant sur les actifs, sujets sur lesquels la Cour des comptes devraient se pencher dans le cadre de son activité de contrôle et d'enquête.\n
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- Corps de la contribution
- Alors que le déficit public du pays ne cesse de se creuser, les chiffres nous apprennent que plus du quart de la dépense publique est consacré au paiement des retraites. Ce budget représente 40 % des prestations sociales et près de 14 % du PIB.\n\nEn effet, nous combinons en France les pensions les plus généreuses avec les retraites les plus longues. Pour égaliser le taux de récupération des cotisations sociales entre générations, les retraites du baby boom devraient représenter 75% des pensions versées, ce qui les aligneraient avec les générations précédentes et les projections pour les générations suivantes.\n\nAlors que la logique normale du cycle de vie voudrait que les retraites consomment l'épargne accumulée durant leur vie active, ils ont en réalité un taux d'épargne plus élevé que les actifs. C'est une aberration et montre que cette dépense n'est, non seulement pas justifiée par les cotisations qu'ils ont payées, mais de surcroît qu'ils n'en ont même pas l'usage.\n\nSeconde aberration : les générations parties à la retraite dans les années 2010 l'ont fait quatre ans avant leurs parents (malgré une espérance de vie nettement plus longue) et quatre ans avant leurs enfants (en l'absence de nouvelle réforme). Pourtant, leur niveau de vie relatif à la retraite est 25 % plus élevé que leurs parents, et 25 % plus élevé que ce qui est promis à leurs enfants. \nD'ailleurs, la France est le seul pays du monde où les retraités ont un niveau de vie supérieur à celui des actifs.\n\nDe plus, le niveau des pensions de retraites est indexé sur l'inflation. Du fait de la forte inflation, cette indexation a coûté 14 milliards d'euros à l'Etat en 2024. Dans le même temps, Bercy demandait en juillet 10 milliards d'euros d'économies supplémentaires. La désindexation des pensions de retraite semblerait donc être une piste intéressante dans cet objectif...\n\nCe système n'est ni juste ni sain : les actifs ne devraient pas avoir à compter sur l'héritage et il serait préférable qu'ils puissent s'aider eux-mêmes en travaillant davantage ou en se formant, chose difficile tant les fruits de ces efforts sont absorbés par les cotisations sociales.\n\nDans le contexte budgétaire que nous connaissons, les pensions de retraite constituent l'angle mort du débat sur les finances publiques. Le niveau historique de la dette publique, héritage des déficits cumulés chaque année depuis 1974 et transmise aux générations futures, exige aussi une participation financière des générations qui l'ont contractée. \n\nLe besoin de croissance économique et le souci d'un partage équitable des efforts demandés à la nation requièrent donc une contribution des générations retraitées et un allègement de la fiscalité pesant sur les actifs, sujets sur lesquels la Cour des comptes devraient se pencher dans le cadre de son activité de contrôle et d'enquête.\n