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Contrôler l'usage des cotisations obligatoires des avocats dans le domaine du numérique de la profession
- Corps de la contribution
- Avocat depuis 20 ans, je paie chaque année une cotisation obligatoire à l'ordre des avocats de Strasbourg de 1290 € / an, ainsi qu'une cotisation obligatoire au Conseil National des Barreaux 440 € / an. Après analyse des budgets de ces organismes, je constate que près de 33% des cotisations collectées sont consacrées au développement d'outils numériques communs. Nous sommes plus de 70.000 avocats. C'est donc un budget de 40 millions d'euros qui est consacré CHAQUE ANNEE au développement de ces outils (576 € par avocat par an). Or de l'avis de très nombreux confrères, ces outils sont inefficaces, obsolètes, mal sécurisés et non interopérables. La gestion des projets est parfois aussi très opaque : Pour exemple, les Ordres se sont associés dans un GIE dénommé BAROTECH (823881842) qui ne publie ni comptes ni PV. Annoncé pour un budget initial de 400.000 €, le logiciel BAROTECH destiné à gérer les barreaux a finalement coûté plus de 7.000.000 €. Les Ordres adhérent également à une association CONFERENCE DES BATONNIERS, qui a elle même créé des SAS commerciales telles que : BARREAUX DATA SYSTEM (834214728), SOCIETE DE COURTAGE DES BARREAUX (439831041), JURIPREDIS (529121485) qui ne communiquent là encore aucune information et fournissent des services dont on ne comprend pas bien l'utilité pour la profession. Les Ordres adhérent encore à l'association UNION NATIONALE DES CARPAS qui elle aussi développe des logiciels de gestion pour les CARPA de chaque barreau, parfois non compatibles avec les autres outils utilisés par les barreaux ou même concurrents. Dans ces organismes, comme au CNB, une opacité importante règne sur la question des technologies choisies, des appels d'offres ou du choix des prestataires. Tous les logiciels sont par ailleurs développés sous licence propriétaire et se montrent peu interopérables, voire parfois incompatibles. La multiplication des sphères de décision rend la gouvernance du numérique de la profession très complexe et particulièrement inefficace. Ce qui interroge au plus haut point est le budget annuel exorbitant consacré par la profession au développement de ces outils numériques qui sont bien souvent tellement dysfonctionnels que les avocats préfèrent payer des logiciels concurrents. Ce qui interroge également est l'attitude de ces organisations à l'encontre de ceux qui tentent d'apporter de la transparence ou suggèrent des alternatives libres et opensource moins onéreuses : ils sont en effet systématiquement écartés. Ces organisations fonctionnent pourtant à 100% grâce à des cotisations obligatoires prélevées sur les 70.000 avocats de France. Un audit de la Cour des Comptes sur le sujet serait assurément très utile.
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