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Dépense de l'argent public sur les projets industriels
- Corps de la contribution
- Sur la commune de Parempuyre, en gironde (33) un projet industriel d'envergure national est en cours de consultation pour une construction à prévoir en 2025. Il s’agit d’un projet de conversion de nickel et de cobalt pour la société EMME, une société dont le siège social est basé en Suisse. Il nécessite qu'une zone inondable inconstructible située dans le lit majeur de la Garonne devienne constructible. La population s'y oppose, d'autant que le projet est une usine Seveso seuil haut et que ses produits finis sont miscibles dans l'eau et hautement toxiques. Le porteur de projet annonce des financements de l'Etat Français et de l'Europe et ce sur des niveaux très importants : 100 millions d’euros de subventions de l’état, 30 millions de la région, des aides sous forme de crédits d’impôts ou de garanties financières de l’état qui se porteraient jusqu’à une hauteur de 280 millions d’euros. Comment est-il possible de distribuer ainsi l'argent public sur une zone inondable, avec des montants aussi élevés alors que les concertations publiques ne sont même pas terminées ? L’annonce de l’implantation de cette usine par le ministre Monsieur Bruno le Maire, en mai 2024 puis par le président de la république, Monsieur Emmanuel Macron, alors que la concertation était encore en cours est un véritable déni de démocratie. 1. Sur l’analyse du site choisi : une zone inondable, non constructible, n’est pas un choix stratégique pour implanter une usine de type Seveso seuil haut. Au lieu de minimiser les risques on les maximise, dans un contexte global de réchauffement climatique dont nous ne maitrisons pas les seuils. 2. Sur la technologie proposée par la société EMME et son business model : le modèle économique proposé apparait obsolète et déjà dépassé. La rentabilité du projet dans son ensemble n’est pas démontrée. Les subventions publiques nécessaires au financement du projet sont très importantes et liées au Pacte vert, dont la finalité est discutable dans ce projet. 3. L’approvisionnement en minerai de nickel et de cobalt ne garantit pas la souveraineté nationale mais résultera bien d’un achat sur le marché mondial, dans un climat de crise sur le minerai depuis des années. La décarbonation annoncée n’est pas démontrée, au contraire, elle apparait comme fallacieuse dès lors qu’on s’intéresse à l’ensemble de la chaine du produit batterie pour voitures. 4. Les nuisances avérées du projet ne sont pas détaillées, ne sont pas quantifiées et sont présentées comme qualitativement mineures auprès des riverains. L’unité de conversion ayant un fonctionnement 7 jours/7 et 24 h/24. 5. A propos des risques industriels et du contrôle de ces risques. Les éléments sont insuffisants, occultés ou manquent de transparence et ne permettent pas une évaluation impartiale. 6. La non saisie de la commission nationale du débat public et l’organisation des études et des concertations citoyennes par le porteur de projet lui-même ne garantissent pas l’indépendance et le recul nécessaire à une évaluation fiable. Les enjeux environnementaux, humains et financiers colossaux le réclament pourtant d’eux-mêmes. 7. Le financement de l’opération et son but ultime posent finalement questions. Je vous demande donc de vous pencher sur les conditions de financement et les annonces de ces industriels qui profitent de la Loi verte pour annoncer des investissements sur des zones sensibles de financements publics sans aucune garantie de rentabilité.
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