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Changements sur "Préservation et valorisation d’un site classé (État et collectivités) : l’exemple de la carrière Arnaudet à Meudon (92)"
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Au XIXème siècle, de nombreuses carrières de craies ont été exploitées près de Paris pour extraire le « blanc de Meudon . Un dernier réseau de 8 km de galeries a été creusé de 1870 à 1923 avec un soin inégalé. Il a ensuite abrité des champignonnières (« champignons de Paris ») jusqu’en 1974. Patrimonial scientifique et artistique de tout premier plan, le site a été classé en 1986 par l’État.
Les pouvoirs publics n’ont pris aucune initiative pour mettre en valeur cette carrière remarquable, malgré son triple intérêt :
- Histoire industrielle (de nombreux matériels et aménagements liés à l’exploitation de la craie sont encore visibles) ; histoire de la 2nde guerre mondiale (projet allemand de construire une usine d’armement à/c 1942, dont il reste des traces)
- Artistique et architectural. Le site est constitué de véritables cathédrales souterraines grâce au soin des maîtres—carriers, qui ont bâti ces galeries voûtées, dont les plus hautes dépassent 8 mètres à la clef. L’acoustique est également exceptionnelle.
- Scientifique. Intérêt géologique (plusieurs traces du passage du Crétacé au Tertiaire, karst à la voûte fracturée d’il y a 15 000 ans) et paléontologique (fossiles rares utiles à la recherche sur l’évolution des mammifères).
Les collectivités (dont la ville de Meudon) projettent à court terme de combler une moitié des galeries, menaçant de disparition les plus belles parties du site. Ce projet soulève plusieurs interrogations :
- La validité contestable de l’étude de risque de l’INERIS. Elle conclut à la fragilité d’un tiers des 300 piliers de la carrière. Cette étude s’appuie sur des hypothèses simplificatrices (géométrie des galeries, propriétés géomécaniques des matériaux). Son résultat est en contradiction avec les observations qui révèlent une très grande stabilité de la carrière. Egis - détenue à 34 % par la CDC (qui salarie par ailleurs le maire. Cf. sa déclaration HATVP du 1er février 2021) - a été chargé de présenter un seul remède, le comblement partiel, alors même qu’il existe d’autres techniques de renforcement des piliers, moins intrusives, moins coûteuses, moins risquées, qui surtout n'empêcheraient pas une mise en valeur de l’ensemble du site.
- Le coût du projet : un marché de travaux de comblement vient d’être signé, pour un montant de plus de 6 M€ (cofinancé par la ville, le département, et le FPRN dit « fonds Barnier »). Cette somme pourrait être investie à d’autres fins : sécurisation moins coûteuse et valorisation du site à l’instar d’autres carrières en France (Baux-de-Provence), Espagne et Italie.
- Les finalités réelles du projet. La ville envisage d’établir un parc public au-dessus des galeries, comblées ou non comblées. Compte tenu de l’opposition d’associations à son projet, elle a ajouté, en avril 2022, que les travaux de sécurisation par comblement « permettront d’envisager la valorisation de tout ou partie des surfaces [restantes] », sans autres précisions. et sans dire que le projet fait disparaitre les zones les plus remarquables. En pratique, une opération de promotion immobilière est prévue autour du parc. Elle a déjà été retenue dans le concours « Inventons la Métropole du Grand Paris » (IMGP). L’État semble peu actif alors qu’il est responsable de la préservation des sites classés.
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