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Transparence des coûts réels et complets de l’éolien en mer.
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- L’année 2023 a été pour l’éolien en mer une longue litanie d’appels d'offres infructueux (UK, Allemagne, USA,) de renonciations de contrats, de demandes pressantes de renégociations, de pertes records des industriels. En 2024, les appels d‘offre reprennent, mais à quels coûts : USA : 75-149 $/MWh pour l’éolien posé, 123 - 278 $/MWh pour l'éolien flottant ; Italie - éolien flottant à 185€/MWh., avec des éoliennes chinoises; Royaume-Uni : éolien flottant à 230 € /MWh. Nous sommes très loin des bases sur lesquelles ont été décidé ces programmes. Ce retour partiel à la réalité montre qu'il y a eu beaucoup de mensonges et d'illusions sur les coûts de l'éolien en mer. Encore faut-il constater que les tarifs de ces appels d’offre ne reflètent que les coûts d’investissement, de production et une certaine marge, et qu’ils sont très loin des coûts totaux. Il faut en effet y ajouter les coûts d’extension et de stabilisation du réseau, de stockage, les coûts de profil (périodes de production à perte voire à prix négatifs, de plus en plus nombreuses avec l’augmentation du pourcentage de productions fatales) et les externalités négatives sur les moyens de production pilotables (notamment l’utilisation du nucléaire en suivi de charge de la production renouvelable, particulièrement erratique pour l’éolien en mer). A cela s'ajoutent de fortes incertitudes techniques, dont par exemple la surestimation de la durée de vie des installations en milieu marin et celle de la production (facteur de charge), les problèmes d'usure des câbles, une course mal maitrisée à la puissance et à la taille des éoliennes dont s’inquiètent les assureurs et qui se confirme avec les problèmes de rupture de pales sur les éoliennes de dernière génération. Les côtes françaises rocheuses et pentues (contrairement à celles de la Mer du Nord, sablonneuses et plates) sont peu adaptées à l'éolien en mer, et la conséquence en est que la plupart des parcs envisagés se situent à moins de 20 km des côtes contre plus de 40 km pour la moyenne européenne, avec une acceptabilité bien moindre, des conflits d’usages plus importants, touchant notamment des activités critiques comme la pêche, le nautisme et le tourisme, des menaces d’ampleur inédite sur la biodiversité de la mer littorale et les oiseaux migrateurs et, comme le montre l’exemple de la rupture de pale à Nantucket en pleine saison estivale, des risques de dommages environnementaux et économiques considérables. La pêche artisanale côtière, la plus respectueuse de la ressource, est tout simplement menacée de disparition. La technologie flottante qui permettrait de s'éloigner des côtes n'est pas mature, ainsi que l’a bien montré l’audition de l’OPECST du 2 mars 2023 consacrée à ce sujet : le choix du matériau des socles (acier ou béton) compatibles avec l’industrialisation n’est pas réglé, il existe encore des problèmes de vibration critiques, la technologie des postes électriques flottants ne sera pas disponible avant 2040 selon RTE... Et cet aveu du représentant de Total Energies n’a rien de rassurant : « Estimer les coûts de construction d’une filière qui n’est pas mature sur une période de 8 à dix ans revient à lire dans une boule de cristal » (audition OPECST, 2 février 2023). Pour toutes ces raisons, qui ne prétendent pas à l’exhaustivité, il nous parait critique d’obtenir la transparence des couts réels complets, directs et induits, du développement de l’éolien en mer, ce pourquoi nous sollicitons la Cour des Comptes.
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