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Changements sur "Evaluation du temps (précieux) des chercheurs à rechercher de l'argent pour réaliser des projets et à rendre compte à des institutions multiples."
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- La présente proposition a pour objet d’alerter sur la nécessité d’évaluer, de manière objective, le temps que consacrent les chercheurs français (au CNRS, au CEA, dans les IRT et d’autres organismes de recherche publique et parapublique) à des tâches administratives ou de gestion dites « sans valeur ajoutée », faute de disposer de ressources humaines dédiées à ce type d’activités. Cette problématique est particulièrement frappante lorsque l’on compare la situation française avec celle de pays voisins tels que la Suisse, l’Allemagne ou l’Italie, qui ont su mettre en place des organisations plus efficaces et respectueuses du cœur de métier des chercheurs.\nDocteur-Ingénieur depuis plus de trente ans, exerçant à l’interface de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’industrie, et spécialisé dans le domaine de la robotique, j’ai pu observer de près l’évolution des pratiques et la transformation des conditions de travail des chercheurs scientifiques et techniques. Cette expérience me permet de constater un phénomène préoccupant : une proportion croissante du temps de travail des chercheurs est absorbée par des tâches périphériques, éloignées de la recherche, qui limitent leur efficacité et leur contribution réelle à l’innovation et à la compétitivité.\nEn effet, de nombreux chercheurs, souvent hautement qualifiés et spécialisés dans des disciplines pointues, passent une part significative de leurs journées à préparer des dossiers de réponse à des appels à projets, à suivre des procédures administratives complexes, ou encore à remplir des tableaux d’indicateurs de performance (KPI) imposés par les financeurs et les tutelles. Ces activités, bien que parfois justifiées par un souci de transparence ou d’évaluation, mobilisent une énergie et un temps précieux qui devraient être consacrés prioritairement à la recherche, à la valorisation scientifique et à la formation des jeunes chercheurs.\nIl en résulte une double perte : d’une part, les chercheurs s’épuisent à des tâches qui ne correspondent ni à leur formation, ni à leur vocation, ni à la mission qui leur est confiée par l’État ; d’autre part, la France se prive d’un potentiel de production scientifique et technologique qui pourrait être mieux exploité. Dans un contexte où la compétition internationale en matière de recherche et d’innovation est particulièrement intense, ce déficit d’efficacité organisationnelle devient un handicap majeur.\nÀ titre d’exemple, l’évaluation de la recherche par des indicateurs quantitatifs comme le nombre de brevets déposés ne reflète pas nécessairement la création de valeur réelle : un brevet non licencié ou non exploité demeure une dépense sèche, sans impact économique. De même, le suivi des publications scientifiques à travers des bases de données bibliométriques ne permet pas toujours d’apprécier la pertinence ou l’applicabilité des résultats obtenus. L’obsession de la mesure, lorsqu’elle devient excessive, détourne les chercheurs de leur mission première.\nDans d’autres pays européens, des modèles plus efficaces ont été développés. En Allemagne, par exemple, les grands instituts de recherche (Fraunhofer, Max Planck) disposent de personnels spécialisés dans la gestion administrative et financière des projets. Ces équipes de soutien, composées de professionnels formés à la gestion, permettent aux chercheurs de se concentrer sur leur métier : concevoir, expérimenter, publier, transférer les résultats vers l’industrie et la société. La Suisse, de son côté,