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Changements sur "Surpopulation carcérale et Comparutions immédiates"
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- Garantir à chaque personne incarcérée le droit de disposer d’un espace où elle se trouve protégée d’autrui et peut préserver son intimité, le principe de l’encellulement individuel est bafoué depuis sa proclamation en 1875. \n\nConsacré à nouveau dans la loi pénitentiaire de 2009, son application est sans cesse reportée. Car la surpopulation carcérale est un mal chronique des prisons françaises. En 1990, le taux d’occupation des établissements pénitentiaires était de 124%. \n\nEn juin 2025, il frôlait les 166 %. 84 447 personnes étaient détenues pour une capacité opérationnelle de 62 566 places. C’est 766 de plus en un mois, 6 567 en un an, 10 748 en deux. Dans les maisons d’arrêt (qui accueillent les personnes en attente de jugement et celles condamnées à des courtes peines de prison), où se concentrent près de 70% de la population carcérale.\n\nle 1er juin 2025, 5 761 citoyens dormaient sur un matelas posé à même le sol, redoublant l’humiliation de conditions de détention déjà déplorables dans de nombreux établissements.\n\nEt les choses s’aggraveront encore : une projection calquée sur le rythme constaté depuis janvier 2025 laisse entrevoir une population détenue avoisinant les 90 000 personnes fin 2025, bien au-delà des 87 000 que le gouvernement envisage pour… 2027.\n\nL’inflation carcérale que connaît la France depuis plusieurs décennies est avant tout le fruit de politiques pénales qui ont misé sur l’incarcération et une répression croissante des déviances sociales et notamment avec le recours accru des Comparutions immédiates. \nIl s’agit d’une procédure accélérée, où les droits de la défense sont mis à mal. Les chiffres sont connus de longue date : la durée moyenne d’une audience en comparution immédiate est de 29 minutes, et elle aboutit 8,4 fois plus souvent à une incarcération qu’une audience correctionnelle classique. Son usage ne cesse de croître. Entre 2001 et 2024, le nombre de comparutions immédiates a presque doublé, passant de 31 213 à 60 348 affaires annuelles.\n\nIl serait pertinent que la Cour des Comptes puisse réaliser une étude complète (coûts réel, impacts sur le taux de criminalité et de récidive, conséquences sociales et psychologiques, etc)