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Changements sur "Disparition du Centre d'Accueil et de crise Ginette AMADO au cœur de Paris : quelle cohérence avec la politique de la psychiatrie de secteur ?"
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- La décision de fermeture de ce centre menace la cohérence de l’offre de soins. Elle contredit la politique de secteur, les recommandations de la Cour des comptes de 2021 sur le parcours de soins, et l’arrêté du 4 juillet 2025 qui consacre les CAC.\n1-Le CAC Ginette AMADO : un modèle de déploiement de la psychiatrie de secteur.\nCréé en 1981, ce premier CAC de Paris, honoré en 2016 par Monsieur le président du Sénat Larcher, offre une prise en charge continue (24h/24, 7j/7) aux habitants des 5e, 6e et 7e arrondissements. Il repose sur 3 principes : Une structure hors les murs de l’hôpital, un accueil ininterrompu, et une réduction des hospitalisations et de leurs coûts. Avec six lits, il propose un accueil thérapeutique de courte durée (72 heures) aux personnes en situation de crise (angoisse, décompensation, agitation, tentatives de suicide). La mise en place de soins basés sur la relation, emblématique de la psychiatrie de secteur, est immédiate. Un accueil au CAC est moins stigmatisante qu’une entrée aux urgences psychiatriques.\n2-Après la guerre, les bases de la psychothérapie institutionnelle sont jetées et la psychiatrie sécuritaire devient thérapeutique. Les textes législatifs depuis les années 1960 visent à désinstitutionnaliser les soins, privilégiant des structures extrahospitalières. Comme tant d’autres figures (Daumezon, Sivadon, Bonnafé, Paumelle...), la docteure Amado a une vision humaniste des soins. Elle crée le premier CAC en France en 1978.\n3-La fermeture du CAC AMADO aura des conséquences locales. S’inscrit elle dans un mouvement national de repli quand l’arrêté du 4 juillet 2025 n’insiste plus sur le déploiement extrahospitalier des lieux de soins ? Le GHU profite d’un désamiantage des locaux rue Garancière pour réagencer l’espace et le temps thérapeutique qui interdit une occupation de nuit. Y seront installés, de 9h à 19 h, une consultation pour les étudiants et pour les familles ainsi qu’un « Centre de Crise ambulatoire ». Avec cette structure, non répertoriée, les 6 lits sont pris pour les urgences intersectorielles (CPOA) à l’hôpital Sainte-Anne. L’équipe de Garancière sera réduite de 22 à 8 personnes et perdra cette capacité si particulière d’accueillir un patient en situation de crise. 14 postes sont perdus pour le secteur. Le CAC, structure centrale de la continuité et des soins, disparaîtrait. Ce travail psychothérapique intensif de quelques jours sur place avec les patients en situation de crise sera impossible. Les patients seront donc plus souvent et plus longuement hospitalisés, augmentant les coûts des prises en charge et les risques d’isolement et de contention.\n4- Cette déstructuration soulève des questions sur l’usage des fonds publics, et la mise à mal de la cohérence de l’offre de soins efficaces depuis plus de 40 ans sur ce secteur. Cette évolution n’est pas conforme à l’arrêté de juillet 2025, qui préconise les CAC inscrits dans l’unicité d’une équipe de soins par secteur. Ceci n’a pas fait l’objet d’un débat public, avec élus locaux et les parties prenantes alors qu’est en jeu l’orientation pérenne d’une psychiatrie de secteur relationnelle, autant humaniste qu’efficace. Nous demandons à la Cour des comptes un audit pour évaluer les conséquences de cette fermeture du CAC Ginette AMADO sur la qualité des soins et les coûts.\n\n