2025 - Aidez-nous à enrichir notre programme de travail
Vous pouvez participer au choix des sujets d’enquêtes.
La gestion des procédures collectives et de liquidation judiciaire : efficacité, coûts publics et transparence
- Corps de la contribution
- Chaque année, des milliers d’entreprises en difficulté passent par une procédure collective, dont la liquidation judiciaire constitue l’ultime étape. Ces procédures, menées sous le contrôle des juridictions commerciales, mobilisent pourtant des ressources publiques considérables et ont un impact direct sur les finances de l’État, de la Sécurité sociale et des collectivités locales. En effet, l’Association pour la gestion du régime de Garantie des créances des Salariés (AGS) avance plusieurs milliards d’euros chaque année pour assurer le paiement des salaires impayés. Les organismes sociaux (URSSAF, caisses de retraite) et fiscaux (Trésor public, impôts locaux) sont créanciers dans une grande majorité des dossiers. Les allocations chômage et, dans de nombreux cas, les minima sociaux (RSA, AAH) sont supportés par la collectivité lorsque les salariés et dirigeants se retrouvent sans emploi après une liquidation. Enfin, les dispositifs publics de revitalisation économique (État, Régions, intercommunalités) viennent compléter cet ensemble afin de soutenir les territoires touchés. Or, malgré cet engagement financier massif, il n’existe que peu de données consolidées et accessibles au citoyen sur : le coût global des liquidations judiciaires pour les finances publiques, la part réellement recouvrée par les créanciers publics, la durée des procédures et ses conséquences budgétaires, la cohérence avec les politiques publiques de revitalisation mises en œuvre parallèlement. De nombreux dossiers témoignent de procédures extrêmement longues (parfois plus de 10 ans), de taux de recouvrement très faibles pour les créanciers publics, et d’un manque de transparence rendant difficile l’évaluation de l’efficacité de ce système au regard de l’intérêt général. Un tel contrôle par la Cour des comptes et les chambres régionales et territoriales permettrait : D’évaluer l’efficience budgétaire des procédures collectives (comparaison entre les montants publics engagés et les sommes recouvrées). D’analyser la durée des liquidations et leurs impacts sur le coût total pour la collectivité (allocations chômage, RSA, dispositifs d’accompagnement). D’apprécier la transparence et la reddition de comptes vis-à-vis des citoyens, notamment sur la publication des résultats et l’accès aux données. De mesurer la cohérence des politiques publiques en vérifiant si la gestion des liquidations s’articule avec les programmes de revitalisation économique financés par l’État et les Régions. Un tel travail contribuerait à : renforcer la transparence d’un domaine méconnu mais à fort impact budgétaire, améliorer l’efficacité de l’action publique en identifiant des pistes d’optimisation, favoriser une meilleure articulation entre la justice commerciale et les politiques publiques économiques et sociales, garantir une utilisation plus rationnelle des deniers publics et une action publique plus proche des attentes des citoyens. En résumé, il ne s’agit pas de contrôler la profession des liquidateurs judiciaires en tant que telle, mais bien d’évaluer, sous l’angle des finances publiques, l’impact réel et la pertinence des procédures collectives et de liquidation judiciaire au regard des efforts consentis par la collectivité.
Signaler un contenu inapproprié
Ce contenu est-il inapproprié ?
0 commentaire
Chargement des commentaires ...
Ajoutez votre commentaire
Pour ajouter votre commentaire identifiez-vous avec votre compte ou créez un compte.
Chargement des commentaires ...