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Contrôler les marchés de prestation informatiques
Dans un énième contexte de modernisation de l'action publique, des crédits massifs sont à nouveau alloués à la transformation numérique de nombreux processus, à tous les niveaux de l'Etat.
Quelques (grandes) entreprises se répartissent ces marchés et il semble assez évident que l'Etat, faute de disposer de suffisamment de compétences techniques en son sein, et d'avoir des injonctions hiérarchiques à la rapidité, se retrouve à payer des montants exorbitants pour des résultats discutables. Au choix : l'outil développé l'est dans une technologie qui va être obsolète et en conséquence est mis à la poubelle rapidement, les retards qui devraient entraîner des pénalités pour le prestataire entraîne souvent des frais supplémentaires pour l'Etat (le marché était mal rédigé, le prestataire fait pression pour obtenir une rallonge...), l'outil a été pensé de façon trop rigide pour permettre de suivre l'évolution d'autres outils au sein de l'Etat avec qui il devrait communiquer, l'outil ne permet pas de produire des chiffres et on finit par l'abandonner...
Il n'existe pas à ma connaissance de contrôle global sur les dépenses. Il n'est pas toujours évident d'identifier l'ensemble des coûts, car sur un projet donné les acteurs impliqués sont très nombreux et les rôles variés (MOA/AMOA/MOE/AMOE, le tout, le plus souvent, par finalité).
Pour, selon moi, plusieurs pistes permettraient des économies substantielles :
- recruter au sein de l'Etat des vrais experts du code et du développement, permettant de challenger les propositions faîtes et les résultats produits ;
- mutualiser beaucoup plus les outils et nomenclatures, entre administrations centrales, services déconcentrés, collectivités locales... plutôt que de laisser chacun dans son coin de débrouiller avec son marché et son prestataire pour souvent des besoins similaires ou fusionnable ;
- responsabiliser les services de l'Etat pour obliger la hiérarchie à s'impliquer dans ces projets très coûteux, et que les échecs à plusieurs millions d'euros ne soient pas juste glissés sous le tapis.
Cette proposition n'a pas été retenue
Bonjour,
Nous avons pris soin d’évaluer avec attention l’ensemble des contributions, malheureusement nous n’avons pu sélectionner que 10 thèmes de contrôle nationaux et 15 thèmes de contrôle locaux présentés le 18 janvier dernier pour la campagne citoyenne de 2023.
Dans le domaine de l'administration publique, ce sont d'autres propositions qui ont été retenues, elle concernent : le contrôle des polices, les personnels non soignants dans les structures de soin et enfin les passages entre le secteur public et le secteur privé.
Une publication d'octobre 2020 de la Cour pourrait vous intéresser, elle concerne la conduite des grands projets numériques de l'Etat et est disponible sur notre site internet. De plus, sachez que même si votre proposition n’a pas été sélectionnée, elle alimentera nos réflexions sur notre programme de travail à moyen et long terme.
Nous vous remercions pour votre participation. C’est grâce à toutes ces contributions qui expriment des préoccupations concrètes que la Cour des comptes et les Chambres régionales et territoriales des comptes poursuivent leur mission de rendre compte au citoyen de l’usage des fonds publics.
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Je suis pour une plus grande internalisation de ces projets, mais je me permets de nuancer ce qui est annoncé.
La responsabilité sur les projets qui ne remplissent pas leur objectif est à chercher des deux côtés : côté prestataire mais aussi côté service publique. Ce qui fait défaut c'est bien souvent une mauvaise manière d'appréhender et construire le produit. Il ne faut plus fonctionner en cycle en V, avec un produit défini en amont de manière ultra précise, mais plutôt embrasser les méthodes agiles et construire un produit au fur et à mesure, pour pouvoir délivrer le plus de valeur aux utilisateurs. Ça demande une évolution de la pensée des deux côtés.
Enfin, certaines entreprises permettent justement de généraliser ces méthodes au sein de l'Etat.
Cela s'applique aussi bien au niveau des ministères, que des Régions, la transformation de l'Etat et de ses services ne passent pas par des technologies derniers cris, mais pas une évolution des mentalités et méthodologies.
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