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Assurer un système de retraite soutenable pour les jeunes
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- Dans un contexte de déficit public chronique et d’un ralentissement de l’activité, les appels à réaliser des économies se multiplient à raison. Parmi les sources de ces dernières, le sujet des retraites, ne cesse d’être éludé et ignoré par la totalité des partis politiques. Destiné à éclairer le débat public en contribuant à la bonne information des citoyens, ainsi qu’à irriguer le monde politique de solutions de réformes efficaces, la réalisation d’un rapport de la Cour des Comptes sur la soutenabilité de notre système de retraites, et son rôle pour assurer une répartition équitable dans le temps du niveau de vie entre les générations, me semble plus qu’idoine. Ces questions se trouvent aujourd’hui en effet à la confluence d’enjeux sociaux fondamentaux, à savoir la solidarité et l’équité intergénérationnelles, ainsi que l’équilibre des finances publiques. Sur le premier point, le phénomène de ralentissement démographique menace l’intégralité de notre système par répartition, qui apparait de plus en plus comme une pyramide de Ponzi. On sera marqués à cet égard par l’évolution du rapport actifs sur retraités : de 5 pour 1 en 1962, il existe aujourd’hui environ 1,7 cotisants pour 1 retraité en France, faisant peser sur les actifs d’aujourd’hui une pression fiscale bien plus importante que sur ceux d’hier. Un rapport de France Stratégies montre dans ce sens, qu’un actif de la génération des « Baby-Boomers » payait environ 18% de son revenu en moyenne pour les cotisations vieillesse, un actif des années 2000 en payant 27%, soit près de 50% de plus. A noter également, l’effondrement du taux de récupération Pensions reçues / cotisations versées. S’élevant à 200% pour les baby-boomers, le taux de récupération des actifs nés dans les années 2000, ne devrait être que de 120% à l’avenir. Cet état de fait semble d’autant plus inique que la génération des baby-boomers a pu bénéficier d’une conjoncture politico-économique avantageuse, pouvant profiter d’un âge de départ à la retraite fixé à 60 ans, alors que les actifs d’aujourd’hui devront inévitablement travailler plus longtemps, sans disposer de retraites plus élevées. Une telle iniquité générationnelle ne peut également être acceptable, au regard des immenses sacrifices réalisés par la jeunesse lors de l’épidémie de Covid-19, tirant une croix sur sa vie sociale et parfois même sur ses études, la privant d’une entrée limpide et sereine dans la vie active. La disparité induite par le système est aussi à mettre en parallèle du poids de celui-ci dans le déséquilibre des comptes publics (deuxième point). La France est en effet l’un des seuls pays au monde où le niveau de vie des retraités est supérieur à celui des actifs, un phénomène qui ne survivra cependant pas à la génération des « baby-boomers », seuls bénéficiant de cette arithmétique favorable. Aujourd’hui, les dépenses de retraites représentent près de 25% des dépenses publiques et 14,4% du PIB, contre 11,9% en moyenne pour les pays de l’Union européenne. Quelques années après une crise sanitaire absolument dévastatrice pour les conditions de vie des jeunes français, une étude de la Cour des Comptes semble nécessaire afin de proposer aux décideurs publics, des solutions durables pour que les actifs d’aujourd’hui puissent bénéficier de conditions de vie à la retraite au moins relativement égales à celui des retraités d’aujourd’hui.
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Il existe fondamentalement 2 modèles pour un système de retraites:
- Le modèle Beveridgien qui considère que la retraite doit être financée par l'impôt. Il ne pose que 2 conditions, avoir un certain âge et avoir résidé dans le pays pendant une durée minimale. Comme elle est financée par l'impôt la pension est la même pour tous. Elle est donc faible et destinée à couvrir les besoins élémentaires. Ce système ouvre un boulevard à la capitalisation.
2- Le modèle Bismarckien considère que la retraite doit être le reflet de la carrière. Ce reflet prend comme référence soit les salaires perçus (régime général ou fonctionnaires), soit les cotisations versées (AGIRC-ARCOO) ou les 2. Les droits à la retraite visent alors à se substituer à la force de travail de l'assuré et la pension de retraite est vue comme un "salaire continué". C'est le système que nous avons choisi.
C'est donc entre les systèmes Beveridgien et Bismarckien que se situe le choix fondamental si évolution il devait y avoir.
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